25 septembre 2025

Projet associatif 2025-2030

Après une année de refonte, notre projet associatif 2025-2030 a été voté lors de l’Assemblée Générale Extraordinaire du 20 septembre 2025. Il s’articule autour des 4 axes suivants :

📎 Retrouvez-le en fichier PDF ici (pour impression : 2 feuilles A4 en recto-verso bords longs, ou 1 feuille A3 en livret).

L’association éducative de la Butte est une ambition partagée avec toutes les personnes issues du territoire ou de plus loin, qui viennent y passer quelques heures ou quelques jours. Celle d’incarner et de faire vivre un espace associatif ancré dans l’éducation populaire.

Un lieu pour s’entraîner à fonctionner en collectif

La Butte désigne un lieu rassemblant des personnes aux statuts divers — habitant·es, professionnel·les, stagiaires, adhérent·es ou bénévoles sympathisant·es — qui cohabitent, co-construisent et s’impliquent selon leurs possibilités et envies. Depuis 2024, l’association a intégré la Société Civile Immobilière (SCI) La Butte. propriétaire des lieux, et qui rassemblait jusqu’alors uniquement des personnes physiques et habitant·es sur place.

Ainsi, plusieurs activités et centres d’intérêts s’articulent à la Butte, ce caractère hybride est idéal pour que se nourrissent mutuellement le collectif et l’individuel. Une gouvernance collégiale (pas de liens hiérarchiques entre les administrateur·rices) a été mise en place pour construire le cadre commun et prendre en considération les souhaits de chacun·e. D’une part, nous essayons au maximum de porter une attention à des enjeux matérialistes (prise en compte des situations concrètes, des moyens d’accès aux activités, au milieu et au matériel, …) et sociologiques (considération de chacun·e, des groupes, des enjeux interpersonnels et communicationnels, des phénomènes déterminant les comportements, …). Et d’autre part, nous nous inspirons d’outils de l’éducation populaire pour soutenir un cadre autonomisant tout en facilitant la prise de décisions partagées et la régulation collective (aménagements, coins d’activités, apprentissages des outils, …).

Un lieu pour stimuler les interactions sociales & la vie locale

La Butte est un espace d’accueil vivant, ouvert, où se croisent habitant·es, adhérent·es, personnes résidant dans les communes alentours, et publics divers accueillis dans le cadre des activités associatives et de l’accueil en camp nature. Bien située dans le paysage associatif rural, la Butte participe au rayonnement socio-culturel du territoire en proposant tout au long de l’année des pratiques d’activités, ainsi que des événements festifs et conviviaux (projections de courts-métrages, accompagnements culturels, repas, …).

Pour stimuler les interactions, la Butte passe également par des activités culturelles ou des activités d’expression (spectacles vivants, des soirées contes, des ateliers de sérigraphie, …). Nous souhaitons aussi que ces activités provoquent de la découverte artistique et de l’appropriation de techniques manuelles.

Au-delà des événements ponctuels ou ritualisés, l’accueil en camp nature permet des échanges entre des publics extérieurs et les habitant·es du territoire. Cette immersion dans les dynamiques locales contribue à soutenir l’économie de proximité, en valorisant les circuits courts et les partenariats avec les producteur·rices du territoire. Ce fonctionnement repose sur des conditions générales d’accueil, pensées pour garantir un cadre commun aux différentes parties.

Un lieu de mutualisation des ressources et des connaissances

À La Butte, la mutualisation des ressources matérielles (outillages, espaces, …) et immatérielles (savoir-faire, connaissances) est un des moyens pour permettre à chacun·e de s’impliquer, et de construire des communs accessibles à tous·tes. Des espaces sont pensés pour soutenir ces dynamiques et offrir des possibilités pour apprendre à faire, à réparer ou détourner. Ainsi, des pratiques de low-tech ou de cuisine sont expérimentées (conservation, cuissons peu énergivores, valorisation d’une alimentation sobre, locale et auto-organisée, …). S’ajoutent à cela tout un panel d’activités en fonction des thèmes abordés au fil des ateliers (savons, impression, soudure, outils numériques libres, …).

Une association inscrite dans un réseau

La Butte ne se pense pas comme un îlot isolé, mais comme une composante d’un écosystème social, culturel et politique. Elle participe aux dynamiques collectives du territoire, en s’impliquant dans des événements locaux, et en tissant des liens durables avec d’autres structures. Cette inscription dans des réseaux soutient le croisement des pratiques avec celles d’autres acteur·rices autour de l’animation socio-culturelle, des formes émancipatrices de vacances et de loisirs, de l’écoconstruction, des chantiers participatifs, de la préservation de la biodiversité, des pratiques low-tech, etc. C’est dans cette logique d’échanges mutuels que nous cherchons à construire des partenariats renforçant les alternatives concrètes ancrées dans l’éducation populaire.

À la Butte, les activités ne sont pas dissociées de l’environnement dans lequel elles s’inscrivent. Vivre et agir dans son milieu, c’est reconnaître que chaque intervention (qu’elle soit agricole, culturelle, éducative, technique…) a un impact, et qu’il nous revient de le penser collectivement.

Un espace de pratiques environnementales

La Butte est un terrain d’expérimentation des pratiques écologiques. Le bois est par exemple une ressource centrale sur le lieu, et nourrit un large panel d’activités allant des outils pédagogiques ou de loisirs (fabrication de marionnettes, de moulins à eau ou de cabanes, …) à l’aménagement durable pour des lieux de vie ou de travail. La réhabilitation de la mare comme l’installation de nichoirs à oiseaux ou à chauves souris, permet l’accueil d’espèces animales, ainsi que la diversification de l’écosystème de la Butte.

Sur le plan alimentaire, le maraîchage biologique Fleurs et légumes du Long propose ses légumes bios aux personnes accueillies, et peut organiser des temps pédagogiques aux jardins. Cette proximité entre production et alimentation nous permet de relier les pratiques agricoles à la construction d’un imaginaire autour de la souveraineté alimentaire et du rythme des saisons.

Des techniques de préservation de l’environnement

La préservation de l’environnement repose sur des choix collectifs ; nous nous inscrivons en opposition à une écologie culpabilisante, c’est-à-dire que nous ne souhaitons pas faire porter des responsabilités globales sur des personnes isolées. La Butte essaie donc de s’inscrire à son échelle autour de ces enjeux-là. Par certains aspects techniques qui constituent des supports de transmission auprès des groupes accueillis (douches solaires, toilettes sèches, compost, phytoépuration, …), nous cherchons à questionner nos habitudes de consommation et de confort.

La production d’énergie est également réfléchie avec l’installation de panneaux photovoltaïques et d’éoliennes auto-construites. Aussi, nous accordons une importance au vivant non-humain, et portons une attention à soigner le cadre de vie de la biodiversité locale. Cela passe par la plantation de haies, un fauchage limité, des zones de friches, des tas de bois morts, etc.

Utiliser les ressources de l’environnement proche

Les groupes accueillis sont invités à adopter des pratiques cohérentes avec les écosystèmes environnants. Un livret d’accueil oriente les groupes sur les usages possibles des différents milieux, précisant notre fonctionnement et les bons gestes à adopter pour éviter les impacts négatifs, et ciblant les zones sensibles ou les plantes protégées. La gestion durable de la forêt permet un usage limité du bois sous toutes ses formes (bois d’œuvre, bois pour des activités pédagogiques, de menuiserie ou de techniques de construction sans clou ni vis comme le froissartage, bois de chauffe).

Si la cueillette est une pratique encouragée, les plantes sauvages du site et des alentours sont cueillies avec parcimonie, et utilisées surtout dans le cadre de la cuisine collective à des fins festives et pédagogiques. Cette démarche permet la reconnexion aux savoirs populaires et offre l’occasion de célébrer les ressources proches de nous. Nous soutenons également l’accès aux produits locaux et aux circuits-courts.

Toute personne peut apprendre, évoluer, et transformer le monde à partir de son expérience concrète. Pour cela, consacrer du temps à l’observation, l’action ou l’expérimentation est fondamental, car ces actions sont au cœur des processus éducatifs permettant aux personnes de se dégager de leurs dépendances et d’exercer pleinement leur autonomie. Ainsi, la Butte souhaite se constituer en un lieu privilégié pour soutenir des imaginaires d’un monde désirable, juste et durable.

Pour des apprentissages centrés sur l’apprenant·e et s’appuyant sur le milieu

L’environnement de la Butte est perçu comme une ressource éducative à part entière : on apprend en construisant un théâtre de marionnette, une éolienne, ou en fabriquant du fusain avec des branches glanées sur place. Ces activités émergent du terrain, des envies et ressources partagées. Une spécificité de La Butte est que l’acte pédagogique ne vient pas toujours directement de l’association elle-même, mais aussi des structures partenaires ou des groupes accueillis (notamment dans le cadre du camp nature). En prenant soin de ne pas être normatif, cela nous pousse à développer un regard attentif sur les démarches éducatives portées par les groupes présents. Ce regard s’incarne dans notre manière d’accueillir : une adhésion à l’association est requise pour les personnes morales, et nous rendons lisibles notre projet associatif et nos conditions générales d’accueil. Il ne s’agit pas de contrôler, mais de veiller à la cohérence entre nos intentions éducatives et les différents projets portés par d’autres sur le lieu.

Pour favoriser le tâtonnement et la libre expérimentation

L’essai, l’erreur, la manipulation directe et la liberté de faire autrement constituent d’importants leviers dans les processus d’apprentissage. La Butte encourage ces tâtonnements pour les effets positifs qu’ils ont sur la confiance en soi, la curiosité ou encore la créativité. En dehors des projets impactant directement la vie sur place, la Butte est pensée comme un espace permettant de s’essayer à faire vivre des démarches nouvelles, sans pression extérieure et hors d’une logique de résultat. Cela passe beaucoup par des aménagements permanents pensés pour être appropriables, et un effort de transparence sur le fonctionnement et les enjeux du lieu. Les choses sont donc pensées pour permettre aux personnes de prendre leur autonomie, et nous prenons plaisir à voir la Butte évoluer au fil des projets et des appropriations.

Pour l’expérimentation des savoirs-faire et des techniques

Valoriser les processus d’appropriation de savoir-faire techniques (tels que construire, réparer, imprimer, cuisiner, bricoler, entretenir, …) est une ambition portée par la Butte. Nous refusons toutefois une vision purement utilitariste de ces pratiques : s’approprier un geste, c’est aussi s’interroger sur son origine, son histoire, ses usages. Quelles techniques voulons-nous perpétuer ? Lesquelles remettre en cause ? D’où viennent-elles, à qui profitent-elles, que permettent-elles ou empêchent-elles ? Cette réflexivité est nécessaire : elle s’enrichit du lien avec des personnes ou des réseaux extérieurs qui maîtrisent des savoirs que nous ne détenons pas. Ainsi, la Butte se positionne comme un espace de circulation de compétences, où l’on essaie de dépasser des dépendances à des systèmes techniques imposés.

Valoriser les processus d’appropriation de savoir-faire techniques (tels que construire, réparer, imprimer, cuisiner, bricoler, entretenir, …) est une ambition portée par la Butte. Nous refusons toutefois une vision purement utilitariste de ces pratiques : s’approprier un geste, c’est aussi s’interroger sur son origine, son histoire, ses usages. Quelles techniques voulons-nous perpétuer ? Lesquelles remettre en cause ? D’où viennent-elles, à qui profitent-elles, que permettent-elles ou empêchent-elles ? Cette réflexivité est nécessaire : elle s’enrichit du lien avec des personnes ou des réseaux extérieurs qui maîtrisent des savoirs que nous ne détenons pas. Ainsi, la Butte se positionne comme un espace de circulation de compétences, où l’on essaie de dépasser des dépendances à des systèmes techniques imposés.

Pour nos locaux et aménagements

  • Clarifier les façons dont peuvent être utilisés nos espaces pour soutenir l’appropriation des lieux et leur utilisation en autonomie.
  • Rénover l’étable pour en faire un véritable espace d’accueil, et ainsi être moins dépendant des saisons et de la météo.
  • Aménager — et si possible agrandir — les espaces d’ateliers, et les répartir en une zone salissante (bricolage bois/menuiserie, soudure, petite mécanique, …) et une zone propre (électronique, couture, …).
  • Proposer une véritable cuisine collective avec des aménagements annexes (four à pain, marmites norvégiennes…).
  • Poursuivre nos installations de production d’énergie (éolien, solaire, hydraulique) pour tendre à l’autonomie.

Pour notre vie de réseau

  • Nous ancrer davantage dans le tissu associatif local et communautaire.
  • Être plus identifié dans les réseaux régionaux d’éducation populaire.
  • Réussir l’implantation d’un groupe low-tech sur le territoire.
  • Se rapprocher ou s’inscrire dans de nouveaux réseaux et collectifs (low-tech, forestiers, naturalistes, d’agriculture paysanne ou d’artisanat, …).

Pour nos accueils

  • Accueillir davantage des groupes pédagogiques (école, école du dehors, institut médico-éducatif, …), et de façon plus régulière.
  • Accueillir des associations et divers petits groupes dans des espaces chaleureux.
  • Accueillir des projets de spectacles vivants et proposer des résidences d’artistes.
  • Être capable de mieux accueillir les nuitées en dehors du camp nature (caravanes, habitats légers, rénovation de la maison).

Pour nos pratiques d’activités

  • Étoffer le réseau de personnes capables d’intervenir à la Butte, sur des pratiques variées.
  • Déployer des actions de formation et des stages d’activités, basés sur les savoirs et compétences des adhérent·es.
  • Améliorer, étoffer et animer la bibliothèque associative, pour qu’elle devienne un outil de réflexion et d’autoformation (flore du lieu, low-tech, cuisine, conservation, couture, …).

Pour notre soucis du milieu

  • Devenir un refuge LPO, et permettre l’accueil de publics pour l’observation des oiseaux (mise en place d’un observatoire ornithologique).
  • Aboutir à une trame verte reliant le bois de la Nardelle à celui de la Butte pour favoriser les continuités écologiques et mieux accueillir la petite faune.
  • Reboiser une partie de la prairie du camp nature et multiplier les haies partout sur le lieu.
  • Poursuivre le développement de la mare, en l’agrandissant et en aménageant ses abords.
  • Augmenter l’utilisation de l’argile dans nos constructions, ressource présente dans le sol.